Voyage Intérieur * 15.05 > 15.06.2014
“Qui dans un monde où il peut disposer de tout, n’a été pris de vertiges ? ”*
Ces sept artistes appréhendent ici des questionnements autour de leur propre image, leur intimité, leur sexualité, leur identité en somme. Autant de notions qui viennent rythmer leur voyage intérieur et se confronter au regard de l’autre…Toutes les œuvres nous isolent du moment présent pour nous transporter dans un espace de méditation. Cet examen de conscience est marqué par des visions parfois effrayantes où les souvenirs de la réalité nous reviennent altérés. C’est dans cette idée de rencontre de leur différentes expériences qu’une édition a été conçue rassemblant des travaux inédits ainsi que des textes collectés. Philosophie, poésie, chanson, des mots qui ont nourri de façon très personnelle l’imaginaire de chacun. Associer dans l’espace de la double page, dans un jeu de collage, le travail d‘un artiste devenu anonyme à un texte choisi par un autre.
Selon Christian Boltanski, “ les bons artistes n’ont plus de vie, leur seule vie consiste à raconter ce qui semble à chacun sa propre histoire ”. On peut considérer que ressentir et percevoir serait le leit-motiv de Yann Bagot, mêlant lumières et ombres, tels l’envers et l’endroit d’un même monde. Alors que c’est sous la forme de visions photographiques que Vanessa Buhrig explore ses rêves, ses peurs, sa mémoire ou encore la profondeur du temps. Le dessin sans possible retour en arrière, minutieux et précieux de Claire Courdavault nous livre des mondes effrayants et merveilleux dont la femme est le centre. Telle une araignée aux doigts de fée Poline Harbali tisse une histoire autour du souvenir de ses racines recréant même subjectivement, son patrimoine familial. Tandis que J.-P. Racca-Vammerisse compose à partir de fragments du réel, ou de simulacres, des fictions qui questionnent le rapport à l’autre. Comme en échos à ses installations de cadres, Maïssa Toulet narre une autre histoire qui prend la forme d’arbres généalogiques, une vision ironique des origines du “ moi ”. Enfin, Agnès Leclair créera à la vue de tous une installation dans la vitrine de Territori.
* Précis de décomposition, 1949, CIORAN